Voir l’interview d’Armelle Riou par Sophie Tarlé du Figaro Étudiant
Extrait de l’interview d’Armelle Riou Fondatrice de Mental’O orientation scolaire et professionnelle.
INTERVIEW – Alors que l’élève passait de classe en classe sans se poser de question, il est temps pour lui de choisir son avenir. Armelle Riou explique ce que peut proposer un coach d’orientation.
Comment s’y prendre quand on ne sait pas quoi faire comme études. C’est la question souvent posée à Armelle Riou, fondatrice du cabinet d’orientation Mental’O. Ses coaches présents dans toute la France reçoivent des jeunes et leurs parents désemparés. Test d’orientation et longues discussions avec la famille sont nécessaires pour se décider peu à peu sur son avenir.
« Cela rend très heureux les parents que quelqu’un décrive leur enfant autrement que par le prisme de ses notes » Armelle Riou, fondatrice de Mental’o
Figaro Etudiant-Que répondez-vous à un jeune qui ne sait pas quelles études faire ?
Armelle Riou-Il est très fréquent que des parents viennent nous dire que leur enfant n’a aucune idée de ce qu’il veut faire. Mais quand je vois le jeune, je suis surprise de voir qu’il a déjà pas mal d‘idées en tête. Plus que des études, nous essayons d’abord de voir son orientation en termes de projet professionnel. Comme je dis souvent, naviguer avec un GPS sans savoir où l’on va, ne mène nulle part.
Les jeunes que vous recevez sont-ils très angoissés ?
Les parents sont nettement plus angoissés que leurs enfants. Les parents veulent la sécurité de l’emploi, les jeunes cherchent d’abord un sujet qui les intéresse, une ambiance dans laquelle ils aimeraient bien travailler. Ils ne sont pas forcément accros au CDI (contrat à durée indéterminée). Les voies plus chaotiques leur font moins peur. Les jeunes sont plus optimistes que leurs parents. Et c’est tant mieux.
Quels outils proposez-vous aux jeunes pour s’orienter ?
Je n’ai pas de baguette magique, mais grâce à des outils et une discussion avec le jeune, nous parvenons à faire plusieurs propositions. Le jeune commence par passer nos tests qui permettent de faire un tour d’horizon complet de sa personnalité: fonctionnement intellectuel, test de ses motivations et un « RIASEC », qui permet de mieux cibler ses goûts. Ce test mis au point à l’origine par John Holland, permet d’identifier six types de personnalités: réaliste, investigateur, artistiques, social, entreprenant, conventionnel (RIASEC). Ce type de test identifie non pas ce que la personne sait faire mais ce qu’elle aime faire. Ce qui permet de faire émerger le projet professionnel, en tenant compte d’autres critères que le bulletin scolaire. En général, les parents reconnaissent bien leur enfant. Cela les rend très heureux que quelqu’un le décrive autrement que par le prisme de ses notes.
Et pour les aider à choisir les études ?
Nous utilisons aussi d’autres outils que nous avons mis au point, notamment celui qui permet de savoir pour quel type d’étude le jeune est fait. Pour certaines professions, il n’y a pas 36 chemins pour y arriver. Pour médecine ou avocat, il y a une corrélation parfaite entre le projet et les études. Dans les études d’ingénieur ou de commerce, c’est moins simple. Il existe alors plusieurs voies: le DUT, le BTS, la classe préparatoire, l’école post-bac en France, voire une université étrangère. On essaie de faire plusieurs propositions en fonction de son potentiel intellectuel, s’il en a sous le pied, ou s’il est déjà à son maximum. A-t-il le sens de la compétition? Se sent-il capable de passer des concours? A-t-il envie de trouver un travail rapidement?
Prenez vous en compte la personnalité ?
Un autre test permet de mieux connaître leur manière de vivre. Est-ce que le jeune est capable de vivre seul, est-il influençable. En terminale, ils sont bien souvent très encadrés. Ce n’est pas le cas dans le supérieur, surtout à l’université. Enfin, les compétences comportementales (softskills en anglais) sont aussi importantes. Le simple fait d’être à l’heure, d’être rigoureux, d’être fiable: ce sont des compétences aussi essentielles.